Attablée seule à cette longue table de l’hôtel, je sens monter ce triptan qui tente de faire fuire cette migraine violente qui a pris place à l’euphorie sexuelle de la nuit dernière.
Casque antibruit sur les oreilles, Max Ritcher s’invite presque machinalement dans mes oreilles.
Fatiguée et le visage piquant des effets secondaires du médicament, je peine à réaliser les ébats que nous avons eu hier soir.
Je revois des scènes précises de lui sur moi me prenant intensément, je ressens ses doigts serrant mes tétons jusqu’à me faire hurler, j’entends ses mots salaces m’insultant telle une femme pour qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’on a du respect dans toute sa grandeur. Ces claques sur mes fesses, mes seins, mon sexe. J’ai aimé.
Hier, j’ai joui, j’ai coulé. Au point de m’être vidée de tout ce que ce corps pouvait contenir. J’ai joui, j’ai coulé. J’ai encore cette agréable sensation de l’endorphine circulant dans tout mon être.
Hier, j’ai été une chienne, une salope. Au point de le laisser me malmener. J’ai été dominé, avec consentement et respect, moi qui déteste subir et obéir.
Je ne suis pas une soumise.
Ce matin, j’ai ce sentiment affreux d’avoir laissé quelqu’un diriger mon plaisir. Hier, j’ai autorisé quelqu’un à prendre les commandes d’un échange dont je veux être maître. Et pourtant. Je me souviens d’avoir parfois aimé, parfois détesté. La douleur presque insupportable m’a fait mouiller et crier. Rien que d’y penser, j’ai le sexe qui frétille. Et ses mots … si crus… ses insultes qui auraient pu me faire sentir sale m’ont au contraire fait sentir en contrôle.
Sentiments donc mitigés d’une nuit de découvertes où l’on s’abandonne à l’autre. Une légère soumission qui me révolte et m’excite à la fois.